Selon Samah Karaki, neuroscientifique et créatrice du Social Brain Institute (SBI), il est possible de stimuler la créativité en repoussant les limites de la pensée conventionnelle pour générer des idées nouvelles et innovantes. Deux concepts clés facilitent la créativité : la résistance cognitive et les contraintes créatives. Petite synthèse des 2 premiers épisodes du podcast « La créativité, avec Samah Karaki » de France Culture.
La résistance cognitive : apprendre à penser différemment
La résistance cognitive consiste à penser contre soi-même, à remettre en question nos propres croyances et schémas de pensée. Il s’agit d’un contrôle métacognitif qui nous permet de prendre du recul, de considérer une situation dans son ensemble et de faire des connexions entre des idées qui ne semblent pas naturellement liées. Cette capacité est connue sous le nom de pensée divergente. Lorsque notre esprit vagabonde, le processus créatif s’active.
Les contraintes créatives : libérer la créativité par les limites
Les contraintes créatives sont des règles, des limites ou des exigences imposées à un processus créatif. Elles peuvent être d’ordre culturel, historique ou même volontairement créées. Intuitivement, on pourrait penser que la liberté totale favoriserait la créativité, mais la recherche remet en question cette idée. En réalité, un excès de liberté peut être envahissant pour le cerveau, tandis que les contraintes peuvent stimuler la créativité en provoquant un effet de tension libérateur. Il existe un lien indéniable entre les contraintes et la performance créative.
Le point idéal des contraintes : trouver l’équilibre
Mais il existe un point idéal en termes de contraintes créatives. Trop peu de contraintes peuvent entraîner une stagnation et un manque de direction, tandis que des contraintes trop extrêmes peuvent inhiber la créativité en limitant les possibilités d’action ou en ne fournissant pas suffisamment de ressources. Il s’agit de trouver un équilibre entre le défi et les compétences personnelles, pour stimuler la créativité.
Ce point idéal varie d’une personne à l’autre et dépend de la flexibilité face aux contraintes, de la curiosité face à l’incertitude et de la tolérance à l’ambiguïté. Lorsque nous sommes confrontés à un défi qui est à la fois stimulant et aligné sur nos compétences, notre cerveau vit une expérience pénible mais délicieuse, qui nous pousse à explorer notre créativité.
Stimuler notre créativité nécessite une approche consciente qui intègre à la fois la résistance cognitive et les contraintes créatives. Apprendre à penser différemment en remettant en question nos propres idées et schémas mentaux est essentiel pour développer notre pensée divergente. De plus, l’utilisation judicieuse des contraintes créatives, qu’elles soient culturelles, historiques ou auto-imposées, peut libérer notre potentiel créatif en nous poussant à repousser les limites et à trouver des solutions innovantes.
En équilibrant ces deux éléments, nous pouvons créer un environnement propice à la créativité et développer notre faculté à générer des idées nouvelles et originales. La résistance cognitive et les contraintes créatives deviennent des alliées dans notre quête de créativité et d’innovation.
